Église Saint-Lizier de Bescat
Elle remonterait à l'époque romane comme l'ensemble des églises de la vallée, et l'abside en cul de four en serait un témoignage, mais comme ses sœurs elle aurait été réaménagée ou agrandie au XVI° siècle et remaniée après l'époque révolutionnaire.
Dans les siècles passés la dévotion et la pratique cultuelle de ses habitants fut remarquable; en effet ils sont toujours restés fidèles à leur pratique même au moment des guerres de Religion ou à l'époque Révolutionnaire. C'est pourquoi le Pape leur accorda l'institution d'une confrérie des Cinq Plaies de Notre Seigneur assortie d'indulgences, et un Autel privilégié.
L'église Saint-Lizier de Bescat est composée d'une nef et de deux collatéraux, séparés par des arcs en plein cintre. L'abside est voutée en cul de four et la nef est couverte d'une voute en berceau de bois peint. Elle ouvre au sud sur une porte de style gothique.
Le Maitre autel est un ensemble en bois sculpté qui fut certainement couvert d'un décor polychrome lors de sa réalisation au XVII° siècle mais qui a fait l'objet, au milieu du XIX° siècle, d'un revêtement façon bois comme la mode l'affectionnait. La table d'autel trapézoïdale est en forme de coffre. Un agneau couché sur le livre des sept sceaux de l'Apocalypse la décore. Le tabernacle à ailes et ailerons est posé sur un gradin, surmonté d'une double balustrade. Un décor sur l'ensemble des cotés représente des ciboires-ostensoirs, surmontés de têtes d'anges.
Le retable est composé d'un seul panneau adossé de part et d'autre de l'abside, encadré de colonnes torses ornées de pampres et angelots, et à chapiteaux corinthiens. On le date de la fin du XVII° siècle et il est construit sur un modèle identique à celui de Diusse. C'est Bernard Luc qui a peint l'image de saint Lizier en 1825. Sur les cotés en applique, on reconnait Saint Pierre et Saint Paul, les deux piliers de l'église. A la partie sommitale apparait Dieu le Père en buste dans le fronton, encadré par deux anges assis sur les volutes du couronnement.
La chaire à prêcher est une cuve polygonale à décor de motifs géométriques dans des panneaux de style Louis XIII. Elle a conservé son abat-voix
Au nord, la chapelle d'une ancienne confrérie, a conservé son retable encadré de colonnes cannelées autour d'une très belle crucifixion avec la Vierge et Saint Jean en ronde-bosse volumineuse. C'est une très belle pièce de sculpture, témoin de la dévotion des villageois.
Au sud, la chapelle de Notre-Dame présente un tableau de Bernard Luc de 1823 servant de fond à une Vierge à l'enfant. La table d'autel présente en façade un décor emblématique, la tour de Sainte Barbe, protectrice de la foudre, et de la mort subite dont un culte lui était rendu ici.
Les archives de la Commune attestent du travail de nombreux artistes. Vers 1730-1740 Canton, Butay et Montaut font des réparations à l'autel, bâtissent des lambris, dorent et peignent des ouvrages du sanctuaire et arrangent une croix d'argent en 1759. En 1741 on procède au décrassage des retables ainsi que de la peinture du maitre autel. En 1767 on commande à Bradines d'Iseste, sculpteur et doreur une croix de procession.
En 1771 on a une quittance de maitre Gabriel de Montaut, né en 1736, peintre et doreur de Pau, pour des ouvrages de peinture au sanctuaire. Et le Sieur Jean Labbere de Pau, petit fils de Pierre Butay, décore une bannière en 1776. Ribere d'Oloron expertise des peintures en 1772, dans le sanctuaire et la chapelle Notre Dame. Il décore une bannière en 1776. Abbadie d'Iseste et Bradines fournissent des bâtons et croisillons et des chandeliers.
Dans le village une chapelle dédiée à la Vierge fut détruite en 1978, elle datait du XVIII° siècle. Place Carrere, un petit oratoire indique son ancien emplacement. Dénommée chapelle Notre-Dame du Rosaire elle témoigne d'un miracle qui se serait produit dans les temps anciens. Une mère partie demander la guérison de son enfant à Notre Dame de Bétharam, exténuée, fit étape à Bescat et obtint cette guérison sur place. L'ancienne statue de la Vierge en bois doré se trouve actuellement dans l'église.
Source F Fabre